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4 novembre 2013 1 04 /11 /novembre /2013 06:17

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+ Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen.

La fête de St Charles, nous permet d’année en année d’approfondir sa vie et son message. Né le 2 octobre1538 à Arona dans le Piémont, il meurt à Milan le 3 novembre 1584. Il sera canonisé le 1er novembre 1610 par le pape Paul V.

Il est vraiment enraciné dans l’Evangile et le Concile de Trente. Le petit « Carletino », richissime, mondain et englué dans son siècle, s’est converti ; il est devenu prêtre, évêque et cardinal de Milan, géant de la réforme épiscopale, pionnier de la pastorale moderne et surtout en ces temps difficiles qui sont les siens, pour réformer l’Eglise, « le bon génie de Pie VI ».

Il va jeter pour plusieurs siècles sa lumière sur l’Eglise, qui en est encore aujourd’hui son héritière. Découvrez sa vie, lisez ses œuvres et vous y découvrirez de vrais cours de théologie pastorale. Mais vous serez aussi témoin de sa grande générosité, puisée dans les conseils évangéliques et sa grande disponibilité, qui découvre un vrai cœur de prêtre tout donné au Christ dans l’humilité la plus totale.

Ses contemporains ont reçu et accepté, à part quelques exceptions, ses conseils de réformes profondes de l’Eglise. Dans une Eglise en fermentation, travaillée surtout par la question du salut, son zèle apostolique et sa charité sont une manifestation éclatante du réveil spirituel et pastoral qui s’amorça en son temps et sera une réplique vivante aux positions protestantes, quant à l’utilité des œuvres et à la valeur des rites et du saint sacrifice de la messe.

La postérité  gardera de St Charles, le souvenir d’un pasteur penché avec tendresse sur les besoins matériels et moraux de ses nombreux fidèles. Aucun saint des temps nouveaux n’a été aussi souvent représenté que lui, et ce, avant même sa canonisation. De nombreux contemporains connaissent son visage, grâce à une petite médaille gravée par Rossi en 1563, dont plus de 150 millions, furent frappées en son honneur, un an après sa canonisation, mais également par tous ses portraits qui ornent les autels. Nous connaissons la majestueuse statue, de près de 28 mètres, appelée « le Carléone » surplombant le lac majeur. Et ce qui est mis en évidence, c’est l’image du pasteur au service de son peuple, le riche qui distribue sa fortune aux pauvres, apporte son secours aux milanais durant la peste de 1576, servant de modèle à Mgr de Belsunce lors de la peste de 1720 à Marseille, mais aussi tous les tableaux le montrant, lui l’humble, l’homme de « l’humilitas », lisant un ouvrage et se contentant comme beaucoup de pauvres de son temps , d’un morceau de pain et d’un verre d’eau. La méditation de la passion du Seigneur lui donnera la force de poursuivre sa mission au milieu d’innombrables difficultés ; mais également ses temps de contemplation et d’adoration du Très Saint Sacrement.

Ne croyez pas que sa vie fut sans déconvenues. Certainement pas ! Avec une force d’âme peu commune, il a suscité des haines tenaces, des résistances, car rien ne peut le retenir dans sa mission. Il doit restaurer la discipline ecclésiastique, malgré les obstacles mis par les plus grands, et pourtant il a su imposer ses réformes au point que l’on pouvait dire que les réformes romaines étaient filles de la réforme milanaise. Vous connaissez cette phrase empreinte d’une grande jalousie du secrétaire du cardinal Farnèse, Annibal Caro, qui s’était écrié, rouge de colère : « Rome ne lui suffit plus, il lui faut aussi le monde entier ! » Quand on pense qu’il réalisera tout cela alors, qu’il n’a que 22 ans. Vous mesurerez la patience, la diplomatie et la ténacité qu’il a dû déployer, pour convaincre les princes et les grands dignitaires de l’Eglise.

Mais pour lui, ce sont les cérémonies liturgiques qui l’occupent, il va en contrôler la bonne tenue, le respect des rites ; ses contemporains seraient dans l’admiration, s’ils voyaient nos célébrations actuelles.

De son temps il n’en était pas ainsi, car c’était souvent le désordre et l’ignorance qui l’emportaient. Plus de musiques profanes dans les célébrations, la Bible et le Bréviaire sont révisés, ainsi que la composition du missel, achevé sous Pie V ; tout sera accompagné d’un compendium de la doctrine chrétienne et surtout il participera à l’élaboration du Catéchisme du Concile de Trente, qui sera publié en 1566.

Après avoir proposé un projet de réforme du Sacré-Collège et de la curie, il se chargera d’accompagner les travaux sur les Pères de l’Eglise et même sur le catalogue de l’Index. Pour lutter contre le relâchement des mœurs et les abus du carnaval, il instaure les confréries du Saint-Sacrement, du Rosaire et de la Croix. On a l’impression en lisant et en parcourant sa vie, qu’il en a mené plusieurs à la fois.

Mais le 2 novembre 1584, alors qu’il revient d’un pèlerinage à Turin, il prend froid ; de fortes fièvres l’oppressent et on le ramène mourant à Milan. Usé par la tâche immense qu’il a conduite, il s’éteint dans la nuit du 2 au 3 novembre. Il a 46 ans.

En 1610, alors que le procès ouvert de sa canonisation reprend, on fait procéder à l’ouverture de son tombeau : la dépouille est demeurée intacte malgré l’humidité. Lors de la messe de canonisation, St François de Sales en parlera comme « le grand miroir de l’ordre pastoral ». Il restera l’homme de la réforme qui a refait l’épiscopat et l’Eglise en Europe.

« Oh, oui, depuis longtemps, dira Fléchier, depuis longtemps, l’Eglise n’avait rien vu de plus grand qu’un archevêque, un cardinal, un neveu du pape, de très riche devenir le premier pauvre de son diocèse ».

Si cela pouvait nous servir d’exemple ! Car le ciel et la terre passeront, mais les paroles de Jésus seront toujours gravées dans nos cœurs. C’est ce que nous lui demanderons au cours du Saint Sacrifice de la messe. D’être doux et humble de cœur, comme nous y invite l’Evangile, de ne pas suivre tout vent de doctrines, mais de convertir notre vie, de délaisser le péché et rester sous le regard aimant de la Vierge Marie.

+ Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Amen. J-P. Ellul.

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