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15 janvier 2011 6 15 /01 /janvier /2011 14:07

Photo St Charles 038Homélie pour la messe de rentrée du Tribunal de Commerce. 

    C’est avec grand plaisir que nous nous retrouvons sous ces voûtes de l’Eglise St Charles, qui je l’espère seront bientôt restaurées, surtout en vue de Marseille 2013, Marseille capitale européenne de la culture.

Cette culture, notre culture, dont les racines chrétiennes, plongent dans un passé prestigieux, même si certains veulent faire croire qu’elles n’existent pas, ces racines imprégnées de l’évangile du Christ, nous ont donné la possibilité de témoigner de notre foi, dans des situations de vies souvent pas faciles ; de penser, de prier, de s’émerveiller, de se construire en tant qu’humain, même si au cours des siècles, çà et là, quelques dissensions, guerres ou exactions sont venues malheureusement entacher le cours pérenne du temps. 

Evidemment certains pourraient vous reprocher de commencer cette année par une Eucharistie. Mais doit-on mettre sa foi, sa culture, sa religion en berne, pour que les choses soient lissées, tellement lissées que plus rien ne subsiste ? Est-ce respecter l’autre que de se cacher, de respecter la laïcité, en se montrant sectaire, rejetant ce qui a été vécu et qui doit être respecté ? Certainement pas !

Nous devons vivre dans le respect des personnes, sans pour cela obérer ce qui fait notre identité. D’ailleurs tout homme de bonne volonté, pourrait participer à notre célébration, tant ce moment de méditation lui permettait, je l’espère, d’élever son âme et de nous sentir proches les uns et les autres et voulant le bien d’autrui. L'humanité, dans toute son histoire, à travers ses croyances et ses rites, montre une incessante recherche de Dieu et « ces formes d'expression sont tellement universelles que l'on peut appeler l'homme un être religieux ».

Le pape Benoît XVI, recevant les diplomates accrédités auprès de l’Etat du Vatican, le lundi 11 janvier 2011,  rappelait que, quand l’individu lui-même, ou ceux qui l’entourent négligent ou nient cet aspect fondamental, se créent des déséquilibres et des conflits à tous les niveaux, aussi bien au plan personnel qu’au plan international. La dimension religieuse est une caractéristique indéniable et incoercible, de l'être et de l'agir de l'homme, la mesure de la réalisation de son destin et de la construction de la communauté à laquelle il appartient !

C'est dans cette vérité première et fondamentale, que se trouve la raison pour laquelle, dit le pape,  j'ai indiqué la liberté religieuse comme la voie fondamentale pour la construction de la paix, dans le Message pour la célébration de la Journée Mondiale de la Paix de cette année. La paix, de fait, se construit et se conserve seulement quand l'homme peut librement chercher et servir Dieu dans son cœur, dans sa vie et dans ses relations avec les autres.

N'y a-t-il pas de nombreuses situations, dans lesquelles, malheureusement, le droit à la liberté religieuse est lésé ou nié ? Ce droit de l'homme, qui est en réalité le premier des droits, parce que, historiquement, il a été affirmé en premier, et que, d'autre part, il a comme objet la dimension constitutive de l'homme, c'est à dire sa relation avec son Créateur, n'est-il pas trop souvent mis en discussion ou violé ?

Il me semble, ajoute le pape Benoît XVI, que la société, ses responsables et l'opinion publique, se rendent compte aujourd'hui davantage, même si ce n'est pas toujours de façon exacte, de cette grave blessure portée contre la dignité et la liberté de l'homo religiosus. Il rappelle enfin que le droit à la liberté religieuse, n'est pas pleinement appliqué là où est garantie seulement la liberté de culte, qui plus est, avec des limitations. En outre, il encourage à accompagner la pleine sauvegarde de la liberté religieuse et des autres droits humains par des programmes qui, depuis l'école primaire et dans le cadre de l'enseignement religieux, éduquent au respect de tous les frères en humanité. Reconnaître la liberté religieuse signifie, en outre, garantir que les communautés religieuses puissent opérer librement dans la société, par des initiatives dans les secteurs sociaux, caritatif ou éducatif.

Et il redit avec force, que la religion ne constitue pas pour la société un problème, qu'elle n'est pas un facteur de trouble ou de conflit. L'Eglise ne recherche pas de privilèges, ni ne veut intervenir dans des domaines étrangers à sa mission, mais simplement exercer celle-ci avec liberté. Et d’inviter chacun à reconnaître la grande leçon de l'histoire : « Comment nier la contribution des grandes religions du monde au développement de la civilisation ? La recherche sincère de Dieu a conduit à un plus grand respect de la dignité de l'homme. Les communautés chrétiennes, avec leur patrimoine de valeurs et de principes, ont fortement contribué à la prise de conscience de la part des personnes et des peuples, de leur identité et de leur dignité, de même qu'à la conquête d'institutions démocratiques et à l'affirmation des droits de l'homme ainsi que des devoirs correspondants.

Aujourd'hui encore, dans une société toujours plus mondialisée, les chrétiens sont appelés, non seulement à un engagement civil, économique et politique responsable, mais aussi au témoignage de leur charité et de leur foi, à offrir une contribution précieuse à l'engagement rude et exaltant pour la justice, le développement humain intégral et le juste ordonnancement des réalités humaines ».

Voilà, chers amis, chers frères et sœurs, un message de paix qu’il convient de méditer. En ces premiers jours de l’année, avec notre archevêque Mgr Georges Pontier, retenu à Paris, je formule des vœux pour que le Seigneur inspire toutes vos actions et vous permette de juger en toute équité. Amen.

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