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20 janvier 2013 7 20 /01 /janvier /2013 18:12

Paroisse St Charles – Dimanche 20 janvier 2013.

Textes :  Lettre de St Paul aux Romains, 12, 6-16. - Evangile selon St Jean, 2, 1-11.

 

+ Au nom du Père, du Fils et du St Esprit.

Frères et Sœurs,

        Les noces de Cana. ! Comme les choses sont bien faites par le Seigneur. Alors que la semaine dernière, la Sainte Famille était proposée à notre prière et à notre méditation, c’est en ce dimanche, le miracle de Cana qui s’opère sous nos yeux ! Jésus est invité au mariage de deux jeunes époux. Un homme et une femme s’unissent sous le regard de l’Eternel, font alliance avec lui, rappelant les épousailles de Dieu avec l’humanité, comme le note si bien le Livre d’Osée, une union, pour fonder une famille et accueillir les enfants que le Seigneur leur permettra d’avoir.

        En ces temps troublés, où notre civilisation est mise à mal, où nos fondements chrétiens et nos textes les plus sacrés sont moqués, galvaudés et décriés, le Seigneur vient nous redire son amour et nous demander de tenir ferme dans l’espérance, pour que nous soyons des témoins intrépides de la foi.

Près d’un  million de personnes, de tous âges confondus, dimanche dernier, à Paris, ont redit haut et fort, que nous ne laisserons pas faire, et que, jusqu’au bout, nous affirmerons, mais est-ce nécessaire, qu’une famille : c’est un père et une mère ? Je ne vois pas où est la discrimination, dans l’affirmation, de ce que dès les origines, la Genèse nous rappelle : il les créa hommes et femmes et à cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, s’attachera à sa femme, dit Jésus, dans les évangiles de St Matthieu et de St Marc, et tout deux ne feront plus qu’un.

Alors, puisque nous réfléchissons et méditons sur ce texte des noces de Cana, qu’auraient dit les disciples, et Marie, si dans l’assistance on était venu dire, comme on l’a entendu hier et comme je l’ai lu ce matin dans la presse : « Jésus est né d’une procréation miraculeusement assistée ».

Vous imaginez un instant, si l’un des manifestants, ou un homme politique avait parlé ainsi du Coran ? D’abord, il aurait eu peur de le faire, ensuite, il y aurait eu un tollé dans la presse et les médias et les musulmans l’auraient pris pour une insulte. Mais « insulter » les chrétiens, les catholiques, c’est comme si cela allait de soi ! Et bien non !

Nous ne sommes pas d’accord et nous le disons haut et fort, car ce n’est pas être rétrograde, que de vouloir que l’on nous respecte.

        Peut-on entendre et lire ceci, sans réagir ? Au risque de faire de la publicité à celui qui l’a prononcé, (mais c’est à la portée de lecture de tout un chacun), peut-on lire ceci sans réagir ? "Le débat actuel, est pollué par une déferlante réactionnaire,des combats moraux d’arrière-garde, et des mots d’ordre d’un autre siècle. Cette loi pour le mariage pour tous, estla seule qui pourrait être qualifiéede naturelle : elle participeau développement de l’émancipation humaine. C’est un droit fondamental : celui de la reconnaissance de toutes les formes de famille. On ne reculera pas sur des valeurs de justice et de progrès". (La Provence – 20 février 2013).

        Est-ce un progrès, quand on veut supprimer du Droit, les notions de père et de mère, pour y mettre parent 1 ou parent 2 ? Est-ce un progrès, quand on touche aux bases fondamentales du Droit, pour quelques personnes, et parce que c’est une promesse électorale ? Non, c’est un recul de civilisation.

Frères et Sœurs, je cite encore cette dernière phrase : "Pendant que l’on se bat dans les écoles publiques, pour lutter contre l’homophobie, honte à la direction de l’Enseignement Catholique, qui instrumentalise les enfants". (La Provence – 20 février 2013).

On se croit revenu au début du XXe siècle, tant les propos sont inadaptés et faux. Le Conseil Permanent de la Conférence Episcopale des Evêques de France, met en garde en écrivant : Une majorité politique ne peut, sans dommage pour le bon fonctionnement démocratique, ignorer les réactions que suscite chez tant de nos compatriotes, le projet d'une telle « réforme de civilisation ». La mission du politique est d'offrir le cadre d'une authentique réflexion sociale sur ces questions majeures que sont la transmission de la vie et la nature des liens humains. C'est pourquoi nous souhaitons, qu'à l'occasion du débat parlementaire, les élus et les politiques proposent des solutions et des formulations qui soient respectueuses du caractère hétérosexuel du mariage, de la filiation et des personnes homosexuelles. Pour notre part, comme évêques, nous invitons les communautés catholiques, à poursuivre la réflexion sur ces enjeux fondamentaux. (Conférence des évêques de France - 16 janvier 2013).

        C’est pour cela, Chers Frères et Sœurs, que je me suis permis de rappeler ces quelques réactions, non pour juger les personnes, le Christ ne l’a jamais fait, mais pour nous permette de continuer de prier, comme nous l’avons fait, (nous, qui ne pouvions participer à la manifestation de la semaine dernière à Paris), à prier pour que le bon sens l’emporte, et pour que nos valeurs chrétiennes soient respectées.

Puis-je rappeler ce que je disais déjà, dans l’homélie des Messes de la Nativité au Sacré-Cœur ?

«… Nous-mêmes et nos familles, nous ne pouvons pas vivre dans l’incertitude, toujours en train de nous « déconstruire », pour trouver quoi ? L’illusion de liberté ? Une recherche stérile du « rien » ? Non, car nous sommes créés par lui, créés par amour, créés hommes et femmes. Et désormais, nous voudrions contester cette réalité de la création ?

« Mais, si la dualité d’homme et de femme n’existe pas comme donnée de la création, alors que sommes-nous ? Qui sommes-nous ? Alors la famille n’existe plus, comme réalité, donnée par le créateur ! Et l’enfant perd la place qui lui revenait jusqu’à maintenant, ainsi que sa dignité ; il devient quoi ? Un objet ? Mais l’enfant n’est pas un objet que l’on veut avoir, sans référence à l’autre ! Là où la liberté «du faire », devient la liberté « de se faire soi-même », on parvient tout simplement, à nier le créateur… Et l’homme même, comme créature de Dieu, comme image de Dieu, est dégradée dans l’essence de son être.»

Voilà comment, en quelques phrases, le pape Benoit XVI a rappelé le principe fondamental de la création et de l’homme, dans ce qui lui est le plus précieux, lors de ses vœux à la Curie Romaine. (décembre 2012).

C’est vers Jésus, l’Enfant de la crèche que nous nous tournons, pour lui demander de faire de nous tous, chrétiens, catholiques, des défenseurs des valeurs fondamentales de notre identité. En cette année de la Foi et de Nouvelle évangélisation, il est venu le temps de proclamer haut et fort, que nous ne laisserons pas faire ; et même si nous sommes tournés en dérision, même si d’aucuns veulent que nous restions dans nos sacristies, sous couvert de laïcité, nous dirons que la Parole de Dieu, que la Parole du Christ, ne se galvaude pas, qu’elle se respecte, comme l’on respecte les données fondamentales des autres religions, et d’ailleurs nous ne sommes pas les seuls, loin de là, à vouloir ce respect. » (Homélie pour la Nativité de 2012).

Comme à Cana, écoutons la Vierge Marie nous dire : « Faites tout ce qu’il vous dira ! » Et bien nous changerons la haine en respect ; la dérision en reconnaissance de ce que nous sommes, nous catholiques ; la peur en intrépidité, car tout cela, nous ne le faisons pas seulement pour nous, mais pour les générations à venir.

Que le Seigneur Jésus, change nos eaux dormantes et quelques fois étiolées, en vin nouveau, celui de l’alliance éternelle, celui qui est son Sang, versé pour nous, pour le pardon de nos péchés, qui avec son Corps, viens vers nous en chaque messe, pour fortifier notre foi et faire de nous tous, d’autres Christ, car baptisés et plongés dans sa mort et sa résurrection, nous sommes des êtres nouveaux, appelés par l’Esprit-Saint à témoigner, à temps et à contre temps, de notre appartenance au Christ et à son Eglise.

N’a-t-elle pas les Paroles de la Vie Eternelle ?

Amen.  Mons. J-P Ellul.

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16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 18:25
Chers paroissiens,

Permettez-nous de vous faire part d'un pèlerinage à Rome organisé par la Communauté des Missionnaires de la Miséricorde Divine. Ce pèlerinage se déroulera
du lundi 18 février au matin (départ de l'aéroport de Marseille) jusqu'au vendredi 22 février (retour au même endroit).
Au programme prévisionnel : visite des basilique majeure, audience publique avec le St Père, rencontre avec des autorités des différents dicastères, fouille de saint Pierre, une journée à Assises, visites de lieux particuliers (appartements de St Ignace...)
Coût : 500€ par personne

Nous avons besoin de savoir de manière urgente si vous êtes intéressés ou pas. (Ce pèlerinage, initialement ouverts aux paroissiens de la paroisse saint François de Paule à Toulon, n'a pas suscité suffisamment d'inscrits, raison pour laquelle nous ouvrons les inscriptions plus largement. Faute de participants, ce pèlerinage ne pourra avoir lieu...)
réponse demandée avant ce vendredi. Merci

Nous restons à votre disposition
l'équipe sacerdotale.
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15 décembre 2012 6 15 /12 /décembre /2012 11:19

Chers paroissiens,

Noël approche.
- Nous vous informons donc que la veillée de Noël à Saint-Charles débutera lundi 24 à 23h15 (conte et chants traditionnels !) et sera suivie de la messe solennelle (vers minuit).

 

Il y aura le lendemain mardi 25 décembre les deux messes aux horaires habituels du dimanche : 9h et 10h 30.

- Merci de nous dire également quels garçons seront présents et susceptibles de servir la messe (beaucoup partent pour les vacances...) pour que nous puissions prévoir le service liturgique en conséquences.

- il y aura des confessions au cours de la veillée et dans la journée du 24.
Il est aussi possible de prendre rendez-vous avec les prêtres directement.

- Enfin, pensez à nous rapporter vos enveloppes pour le Denier de l'Église (si possible ce dimanche ou le dimanche 22, ou pour Noël) (Il y a de nouveau des enveloppes au fond de l'église...)

- Vous pouvez retrouver toutes ces informations sur le blog de Saint-Charles http://sancarlo.over-blog.fr/

Bonne fin d'Avent
en vous assurant de nos prières

Vos prêtres, Mgr Ellul, Abbé Gillet, Père François Xavier.

 

 

"Cher paroissiens, étant retenu à la basilique du Sacré-Coeur, je vous adresse tous mes voeux de bonne, joyeuse et sainte fête de Noël, en vous remerciant, comme l'a déjà fait l'abbé Eloi Gillet, pour tout ce que vous avez fait pour préparer la fête de l'Incarnation de Jésus parmi nous. Merci pour cette belle crêche, vers laquelle nous irons prier Jésus, la Vierge Marie et St Joseph, pour toutes nos familles, ainsi que pour les malades et celles et ceux qui sont déjà dans la lumière du Christ ressuscité. Que la paix du Seigneur soit avec vous tous." Mgr Ellul.

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25 novembre 2012 7 25 /11 /novembre /2012 21:10

Chers paroissiens,
voici un rappel des annonces de ce matin :

- ménage à Saint Charles

samedi 1er décembre après la messe de 9h
- montage de la crèche

après la grand-messe du dimanche 2 Décembre
- nous recherchons un personne

 pour faire les bouquets de fleurs

à partir du mois de janvier. merci de vous manifester.

Comme chaque année, le diocèse sollicite tous les fidèles pour le denier de l'Eglise. C'est une offrande que les fidèles sont invités à faire pour subvenir aux besoins des prêtres. C'est avec cela, et uniquement cela, que les prêtres sont rémunérés et que leurs cotisations sociales sont payées. L'Eglise ne touche aucune subvention de la part de l'Etat et ne reçoit pas non plus d'argent de la part du Vatican.

Le denier de l'Eglise se distinguetrès clairement de l'offrande que les fidèles font chaque dimanche à la messe lors de la quête. Cette quête dominicale sert à l'entretien de l'église (électricité, chauffage, loyer ( !), différents frais courants...) mais absolument pas au traitement des prêtres.

Il est donc juste et nécessaire que les fidèles soutiennent la vie matérielle de leurs prêtres à travers cette offrande. C'est aussi le 5ème commandement de l'Eglise (qui est de subvenir aux besoins matériels de l'Eglise, selon ses possibilités). Chacun donne suivant ses possibilités. L'Eglise suggère comme ordre de grandeur une ou deux journées de salaire. L'important est aussi d’augmenter le nombre de donateurs. Si les "anciens" étaient davantage sensibilisés et habitués à cette offrande, les jeunes générations ignorent le plus souvent l'importance du denier de l'Eglise.

En outre, le denier est comptabilisé par paroisse. Et la paroisse Saint Charles n'étant pas une vraie paroisse territoriale (mais une quasi paroisse personnelle), il est important que votre offrande transite par nous pour qu'elle soit bien enregistrée sur le relevé de Saint Charles (et non de votre paroisse territoriale comme c'est le cas par défaut). Vous trouverez donc à la sortie de l'Eglise des enveloppes. Merci de les garnir (chèque à l'ordre de Association diocésaine de Marseille) en précisant bien "paroisse saint Charles" sur le bordereau, et de nous les remettre en mains propres pour que nous allions les porter à l'évêché et ce avant le 31 décembre.

NB : Votre don est déductible de l'impôt sur le revenu, vous recevrez un reçu fiscal.

Je vous remercie d'avance pour votre générosité en vous assurant de notre entier dévouement

Abbé Eloi Gillet

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19 novembre 2012 1 19 /11 /novembre /2012 08:16

La Pastorale de la Famille

du diocèse de Marseille

vous invite à une

 

Veillée de prière pour la vie

présidée par le Mgr. Denis Honnorat, vicaire général

à la basilique du SACRE CŒUR

 

à 20h 15

81, avenue du Prado

13008 Marseille

Cette prière pour la vie sera l'occasion de continuer la mobilisation

contre le projet de loi pour le mariage de personnes de même sexe et l'adoption,

MERCI DE FAIRE SUIVRE CE MESSAGE A VOS CONTACTS

pour l'équipe de la Pastorale Familiale
Sylvie et Christophe Davieau

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13 novembre 2012 2 13 /11 /novembre /2012 06:25

   

 

 

 

 

  

 

 

  

Au sujet du projet de loi

autorisant le mariage pour les personnes de même sexe

 

Les médias s’en sont fait l’écho : les évêques de France, rassemblés à Lourdes pour leur

assemblée plénière, ont clairement pris position contre le projet de loi consistant à modifier

substantiellement le contenu du mariage civil au point de le dénaturer.

Il ne s’agit pas là d’un mépris pour les personnes homosexuelles, ni d’une incapacité à

entendre les appels au respect que ces mêmes personnes expriment. Avec beaucoup, nous

condamnons les moqueries et les brimades qu’ils disent subir de multiples manières.

Pourquoi nous opposons-nous à ce projet de loi?

- Parce que le mariage est une institution qui organise et soutient les relations, les

engagements, les droits et les devoirs réciproques au sein de la société : elle s’appuie

sur les relations homme/femme, père/mère, fils/fille, frère/soeur. Elle se préoccupe de

son avenir.

- Parce que le mariage n’est pas le lieu de la reconnaissance par la société des relations

amoureuses entre les citoyens.

- Parce que les enfants sont le fruit de l’amour entre un homme et une femme. Ils

trouvent auprès d’eux un père et une mère qui leur apportent la richesse de leur

complémentarité.

- Parce qu’il n’y a pas un droit au mariage, ni un droit à avoir des enfants, et encore

moins à celui d’en obtenir par toutes sortes de moyens.

- Parce que les enfants ont le droit de connaître ceux qui les ont engendrés, d’être ainsi

insérés dans une lignée, d’être éduqués par eux et de les nommer : papa et maman.

- Parce que ce projet est une mauvaise réponse à une souffrance exprimée, une réponse

qui va créer bien d’autres souffrances et fragilités en bousculant les repères

fondamentaux.

- Parce que quelque chose de très profond est atteint dans ce bouleversement culturel et

anthropologique.

- Parce que tout cela se fait à la hâte, sans un temps de débat approfondi, alors que la

question est grave et ne revêt pas un caractère d’extrême urgence.

Que pouvons-nous faire ?

- Réfléchir, nous former, débattre, informer, argumenter, parler autour de nous. Le site

de la Conférence des évêques de France offre de nombreux repères.

- Envoyer à nos députés et à nos sénateurs une lettre, personnelle si possible, de

préférence à des pétitions toutes faites.

- Demander que les élus ne soient pas soumis à la discipline de groupe lors des votes à

venir.

- Exprimer son point de vue de toutes les manières qui soient respectueuses des

personnes et de la légalité, sans se faire récupérer par des initiatives dont on ne

connaîtrait pas les origines.

- S’opposer à toute forme de mépris pour les personnes homosexuelles.

Bien sûr, nous nous appuyons sur tout ce que nous apporte la révélation judéo-chrétienne,

même si nous ne l’exprimons pas en tout premier : la reconnaissance du statut essentiel du

couple homme-femme étant un bien universel. Mais nous accompagnons aussi nos démarches

de la prière pour l’éveil de la conscience de tous les hommes, et pour que le Seigneur nous

aide à trouver la juste manière d’exercer nos responsabilités dans les débats actuels.

+ Georges Pontier

Archevêque de Marseille

 

 

 

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4 novembre 2012 7 04 /11 /novembre /2012 21:54

Photo St Charles 038

Messe à St Charles – 4 novembre 2012.

Au nom du Père et du Fils et du St Esprit – Amen,

Chers frères et Soeurs,

Nous sommes heureux de fêter notre saint patron, St Charles Borromée. J’étais d’ailleurs venu en célébrer la mémoire, il y a deux ans, et nous avions pu découvrir une fois de plus, quel grand archevêque il fut.

Une vie pas facile, mais où les béatitudes qui résonnèrent dans son cœur, le firent changer radicalement de comportement, se mettant alors, et totalement au service de son diocèse, malgré les fatigues et les nombreuses contradictions qu’il rencontra.

Naître un 2 octobre 1538 ; être destiné, aux plus hautes fonctions ecclésiastiques, neveu d'un pape, nommé cardinal à 22 ans, Charles, celui que l’on nomme encore « Carletinno », est submergé de charges honorifiques très lucratives : son revenu annuel était de 52 000 écus, soit plus de « mille tonnes d'or fin ».

Il reçoit les revenus du diocèse de Milan, des abbayes de Mozzo, Folina, Nonatella, Colle, et de quelques autres légations : Bologne, Spolète, Ravenne… Il reste laïc, grand amateur de chasse et de musique de chambre. Mais la conscience de son devoir est telle, que dans la vie mondaine et brillante de Rome, il s'impose par sa rigueur et par son travail. Il collabore efficacement à la reprise du Concile de Trente, interrompu déjà depuis huit ans.

Et au moment de la mort subite de son frère aîné, alors qu'il pourrait quitter l'Eglise, pour la charge de chef d'une grande famille, il demande à devenir prêtre. Il est ordonné le 15 août 1563, en la fête de l’Assomption de la Vierge Marie, et la consécration épiscopale lui est donnée le 7 décembre suivant. C’est le 12 mai 1564 qu’il est nommé archevêque de Milan, mais le pape le retient, et la mort de Pie IV lui permet de rejoindre son diocèse. Désormais il accomplit par vocation ce qu'il réalisait par devoir.

Etre riche et devenir pauvre ! Etre nanti et tout donner ! Etre respecté, envié pour sa fortune et sa proximité avec son oncle le pape Pie IV, et tout quitter pour rejoindre enfin son diocèse comme le Concile de Trente, qui venait de s’achever depuis quelques années le lui recommandait.

D’autant qu’il en avait suivi, non pas l’esprit, … (qui déjà en ces temps-là… -permettait à d’aucuns… de prendre ses prescriptions à la légère ou de les rejeter-),… mais la mise en œuvre, c’est-à-dire que le concile recommandait : que l’évêque doit être le pasteur de son Eglise diocésaine, montrant l’amour et la dilection du Bon Pasteur, qui connaît ses brebis et qui marche à leur tête.

C’en était fini des « mercenaires » dont les diocésains ne reconnaissaient pas la voix ; terminé également, fêtes et somptuosités, dans les couvents de Milan, où l’on dansait et où l’on se déguisait. Non ! Tout cela devait disparaître, pour laisser place à la prière et aux sacrifices, à l’intériorité évangélique, que demandaient Jésus le Bon Pasteur.

Et comment mettre au pas, avec la douceur nécessaire, les prêtres et les religieux, qui ne voulaient pas se rendre à ses observations ? Mais en les priant de faire « le pèlerinage », chez l’archevêque, qui avec douceur, leur proposait soit la maison de retraite, ou le couvent, soit d’amender leurs mœurs, pour être au service du peuple de Dieu, dans leurs paroisses.

Tant d’adversaires vont essayer de le faire tomber, de le détourner du chemin qu’il s’est tracé, sous le regard du Christ, mettant en pratique le Concile de Trente ; comme ce groupe dit « les Humiliés », descendants dégénérés d’une sorte de tiers-ordre bénédictin, pseudo-moines, enrichis dans le négoce de laines et qui vivaient à presque 200, dans des palais, au luxe scandaleux. Quand l’archevêque voulu les contraindre à plus de tenue, et surtout, à plus de pauvreté, ils se fâchèrent, et l’un deux, un dénommé Farina, lui porta un coup d’arquebuse en pleine messe.

Séminaires, restauration des paroisses regroupées en doyennés, liturgie rénovée, chant choral, et remise en forme du grégorien, offices en tous genres, tout cela faisait la fierté des Milanais, mais pour d’autre, cela faisait crier et geindre, car les mauvaises habitudes étaient ancrées.

On le disait trop « progressiste », on rejetait ce Concile de Trente, qui apportait trop d’ouverture, trop de changements. A l’heure où nous rêvons « d’un âge d’or » et d’un « retour en arrière », pensant qu’avant, c’était mieux, il a vécu lui-même, les affres de la révolte du clergé et de certains laïcs, qui ne l’entendaient pas ainsi.

Même l’ordre des jésuites était en « état de murmuration », car ils désiraient que leur Compagnie, bénéficiât des efforts de réformation, et que les meilleurs sujets, qui se présentaient pour l’état ecclésiastique, furent drainés chez eux. Charles Borromée pensait surtout à ses séminaires, à son futur clergé, et pour cela, il créa les Oblats de St Ambroise, sortes de missionnaires séculiers qu’il avait bien en main.

Et comme à Marseille en 1720, (et nous venons, il y a deux jours, en la fête de Toussait, de faire mémoire ce le 1er novembre, des 292 ans, de la consécration du diocèse et de la ville, au Cœur Sacré-de Jésus), comme Mgr de Belsunce le fit, en prenant exemple sur lui, St Charles Borromée, en 1576, subit le désastre de la peste, qui fut la plus horrible de l’époque. Les malades enfermés dans des lazarets mouraient de froid et de faim, d’autant que personne n’allait leur porter secours de peur de la contagion.

L’archevêque alla lui-même les visiter, célébrer la messe pour eux, leur donner l’extrême-onction. Il avait même le temps de faire écrire ses instructions, pour que les secours leurs parviennent, des lettres sublimes, qu’il nous faudrait relire, tant la charité, la miséricorde et la mansuétude du Christ, sont à toutes les pages, provoquant chez certains un retournement intérieur, venant l’aider dans son œuvre de salut. Il vendit tout ses biens, jusqu’à ses meubles et ses couvertures. « Il n’a plus de quoi vivre lui-même » disaient ses contemporains, mais on dirait qu’il ressuscite les morts par sa présence ». "Pour éclairer, la chandelle doit se consumer", disait-il à ceux qui lui demandaient de se reposer.

Epuisé par tout cet incroyable effort, St Charles Borromée mourut, épuisé, en 1584, à l’âge de 46 ans, laissant à l’Eglise ce modèle d’évêque qu’après lui un St François de Sales et bien d’autres devaient suivre l’exemple. « De la richesse, devait dire son panégyriste, lors de son oraison funèbre, Charles ne connut, que ce qu’un chien reçoit de ses maîtres : de l’eau, du pain et de la paille ».

Pour nous, au-delà des ces quelques notes historiques, tirées des ouvrages « Catholicisme d’hier et d’aujourd’hui » (pages 992-994, tome II), ainsi que de celui de Daniel Rops, sur les évêques réformateurs issus du Concile de Trente, (Réforme Catholique, p. 14 à145),c’est l’exemple du don total qui en ressort.

Comme Jésus, il a donné sa vie pour ses brebis. Comme le Christ, il a été obéissant à Dieu, il a mis en pratique les béatitudes, ce sermon sur la montagne, ces phrases qui sont, pour tous les temps, et pour toujours, le code de la route évangélique, route qu’il nous reste, toujours et encore à emprunter, pour entrer dans le Royaume des Cieux.

Que cette fête renouvelle en nous, l’amour de la Ste Trinité et de l’Eglise, en étant toujours fidèles, à ce qu’elle nous dit.

Nous qui, en cette Année de la Foi, entrons dans une période de turbulence, où les valeurs s’étiolent ; nous chrétiens, nous ne pouvons pas laisser faire sans protester; non pour entrer dans je ne sais quelle guerre, mais pour dire, haut et fort, que nous ne voulons pas que l’on falsifie, pour l’agrément de certains, les lois morales, le sacrement de mariage… et l’éthique de fin de vie et la culture, qui font notre fierté de Français et de catholiques et de bien d’autres encore.

Nous avons à défendre ces valeurs, nous devons dire, haut et fort, notre désaccord, mais… en vivant une vie, digne de l’Evangile, dont nous nous référons.

Je conclus cette homélie, avec ces trois conseils de Saint Charles que vous connaissez certainement : -o- Aie grande confiance dans le Seigneur, il veut toujours ton bien. –o- Exerce-toi à la connaissance de toi-même. -o- Dans la prospérité, évite une trop forte allégresse. Elle risquerait de te faire oublier à ton âme, les misères et périls existentiels.

Que l’intrépidité de St Charles Borromée nous vienne en aide et que le Seigneur et son Esprit-Saint nous assistent et nous accompagnent dans notre démarche de foi.

Ainsi en est-il, de la part du Seigneur ! Amen.. Mons. Ellul.

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28 octobre 2012 7 28 /10 /octobre /2012 06:56

Synode 2012 :

Message final au Peuple de Dieu

La nouvelle évangélisation concerne chaque baptisé personnellement.

Vendredi 26 octobre 2012.

ROME, samedi 27 octobre 2012 (ZENIT.org) – "Ne pensons surtout pas que la nouvelle évangélisation ne nous concerne pas personnellement!", avertit le Message final du synode au Peuple de Dieu. Il a été approuvé par les pères synodaux au terme de la XIIIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques, lors de la vingtième Congrégation générale, vendredi 26 octobre 2012 : la nouvelle évangélisation est déjà en marche.

Voici le texte intégral de la version officielle en français:



Frères et sœurs,


Que la grâce et la paix soient avec vous tous, de la part de Dieu notre Père et de Jésus-Christ le Seigneur» (Rm 1,7). Nous, évêques venant du monde entier, réunis à l’invitation de l’évêque de Rome, le Pape Benoît XVI, pour réfléchir sur «la nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne», avant de rentrer dans nos Églises particulières, nous voulons nous adresser à vous tous, pour soutenir et orienter le service de l’Évangile dans les différents contextes où nous nous retrouvons pour témoigner.

1. Comme la Samaritaine au puits de Jacob
Nous nous laissons illuminer par une page de l’Évangile: la rencontre de Jésus avec la Samaritaine au puits de Jacob (cf. Jn 4,5-42). Il n’y a pas d’homme ou de femme qui ne se trouve, à un moment de sa vie, comme la femme de Samarie, près d’un puits avec une cruche vide et l’espérance de trouver la réalisation de l’aspiration la plus profonde du cœur, la seule qui puisse donner sa pleine signification à l’existence. Aujourd’hui, nombreux sont les puits qui s’offrent à la soif de l’homme, mais un discernement est nécessaire afin d’éviter des eaux polluées. Il est urgent de bien orienter la recherche pour ne pas devenir la proie de désillusions destructrices.
Comme Jésus au puits de Sychar, l’Église aussi ressent le devoir de s’asseoir aux côtés des hommes et des femmes de notre temps, pour rendre présent le Seigneur dans leur vie, afin qu’ils puissent le rencontrer, car seul son Esprit est l’eau qui donne la vie véritable et éternelle. Seul Jésus est capable de lire jusqu’aux tréfonds de notre cœur et de nous dévoiler notre propre vérité: «Il m’a dit tout ce que j’ai fait», confesse la Samaritaine à ses concitoyens. Cette annonce, à laquelle se joint la question qui ouvre à la foi: «Ne serait-il pas le Messie?», montre comment celui qui a reçu la vie nouvelle dans la rencontre avec Jésus ne peut manquer de devenir à son tour porteur de vérité et d’espérance pour les autres. La pécheresse convertie devient messagère du salut et conduit à Jésus tout son village. De l’accueil du témoignage, les gens passeront à l’expérience personnelle de la rencontre: «Ce n'est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons maintenant; nous l'avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c'est vraiment lui le Sauveur du monde».


2. Une nouvelle évangélisation

Conduire les hommes et les femmes de notre temps à Jésus, à la rencontre avec lui, est une urgence qui touche toutes les régions du monde, celles de récente tout autant que celles d’ancienne évangélisation. Partout en effet se ressent le besoin de raviver une foi qui risque de s’obscurcir en des contextes culturels qui en entravent l’enracinement personnel, le rayonnement social, la clarté de contenu et les fruits cohérents.
Il ne s’agit pas de tout recommencer à zéro, mais de s’insérer dans le long chemin de la proclamation de l’Évangile, avec le zèle apostolique de Paul, lequel en vient à dire: «Malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile!» (1 Co 9, 16). Depuis les premiers siècles de l’ère chrétienne jusqu’à aujourd’hui, cette proclamation de l’Évangile a parcouru l’histoire et a édifié des communautés de croyants dans toutes les parties du monde. Qu’elles soient petites ou grandes, elles sont le fruit du dévouement de missionnaires et de nombreux martyrs, de générations de témoins de Jésus, vers lesquels se tourne notre mémoire reconnaissante.
Les scénarios sociaux, culturels, économiques, politiques et religieux, changeants nous appellent à quelque chose de nouveau: à vivre d’une manière renouvelée notre expérience communautaire de foi et son annonce, au moyen d’une évangélisation «nouvelle dans son ardeur, dans ses méthodes, dans ses expressions» (Jean-Paul II, Discours à la XIXème assemblée de la CELAM, Port-au-Prince 9 mars 1983, n.3), comme le disait Jean-Paul II, une évangélisation, comme nous l’a rappelé Benoît XVI, «orientée principalement vers les personnes qui, tout en étant baptisées se sont éloignées de l’Église, et vivent sans se référer à la pratique chrétienne [...], pour favoriser chez ces personnes une nouvelle rencontre avec le Seigneur, qui seul remplit l’existence de signification profonde et de paix; pour favoriser la redécouverte de la foi, source de grâce qui apporte la joie et l’espérance dans la vie personnelle, familiale et sociale» (Benoît XVI, Homélie de la célébration eucharistique pour l’inauguration solennelle de la XIIIème Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques, Rome le 7 octobre 2012.).

3. La rencontre personnelle avec Jésus-Christ dans l’Église

Avant de dire quelque chose concernant les formes que doit assumer cette nouvelle évangélisation, nous ressentons l’exigence de vous dire, avec une conviction profonde, que la foi se décide tout entière dans le rapport que nous instaurons avec la personne de Jésus qui vient le premier à notre rencontre. L’œuvre de la nouvelle évangélisation consiste à proposer de nouveau, au cœur et à l’esprit souvent distraits et confus des hommes et des femmes de notre temps, et avant tout à nous-mêmes, la beauté et la nouveauté de la rencontre avec le Christ. Nous vous invitons tous à contempler le visage du Seigneur Jésus-Christ, à entrer dans le mystère de son existence, donnée pour nous jusqu’à la Croix et confirmée comme don du Père par sa Résurrection d’entre les morts et qui nous est communiquée par l’Esprit. C’est dans la personne de Jésus que se dévoile le mystère de l’amour de Dieu le Père pour toute la famille humaine qu’il n’a pas voulu laisser à la dérive d’une impossible autonomie, mais qu’il a réunie à lui en un pacte d’amour renouvelé.
L’Église est cet espace offert par le Christ dans l’histoire afin que nous puissions le rencontrer, parce qu’il lui a confié sa Parole, le Baptême qui nous rend fils de Dieu, son Corps et son Sang, la grâce du pardon du péché dans le sacrement de la Réconciliation surtout, l’expérience d’une communion qui est le reflet du mystère même de la Sainte Trinité, la force de l’Esprit qui suscite la charité envers tous.
Il faut favoriser des communautés accueillantes, dans lesquelles tous les exclus se sentent chez eux, des expériences concrètes de communion, qui, avec la force ardente de l’amour, - «Voyez comme ils s’aiment!» (Tertullien, Apologétique, 39, 7.)- attirent le regard désenchanté de l’humanité contemporaine. La beauté de la foi doit resplendir en particulier dans les actions de la liturgie sacrée, dans l’Eucharistie dominicale avant tout. C’est proprement dans les célébrations liturgiques que l’Église dévoile en fait son visage d’œuvre de Dieu et rend visible, dans les paroles et dans les gestes, le sens de l’Évangile.
C’est à nous aujourd’hui de rendre concrètement accessibles des expériences d’Église, de multiplier les puits auxquels inviter les hommes et les femmes assoiffés, pour faire rencontrer Jésus, véritable oasis dans les déserts de la vie. Les communautés chrétiennes en sont responsables et, en elles, c’est chaque disciple du Seigneur qui l’est aussi. C’est à chacun qu’est confié un irremplaçable témoignage, afin que l’Évangile puisse croiser l’existence de tous; c’est pourquoi la sainteté de vie est exigée de nous.

4. Les occasions de rencontre avec Jésus et l’écoute de la Parole

On se demandera comment faire tout cela. Il ne s’agit pas d’inventer on ne sait quelles stratégies, comme si l’Évangile était un produit à placer sur le marché des religions, mais de redécouvrir la façon dont, dans la vie de Jésus, les personnes se sont approchées de lui et ont été appelées par lui, afin d’introduire ces mêmes modalités dans les conditions de notre temps.
Rappelons-nous par exemple comment Pierre, André, Jacques et Jean ont été interpellés par Jésus dans le contexte de leur travail, comment Zachée a pu passer de la simple curiosité à un chaleureux partage du repas avec le Maître, comment le centurion romain lui a demandé d’intervenir à l’occasion de la maladie d’une personne chère, comment l’aveugle de naissance l’a invoqué pour être libéré de sa marginalisation, comment Marthe et Marie ont vu leur hospitalité, chez elles et dans leur cœur, récompensée par sa présence. Nous pourrions continuer à parcourir les pages de l’Évangile pour illustrer combien, dans des conditions variées, la vie des personnes s’est ouverte à la présence du Christ. Nous pouvons en faire autant avec ce que nous disent les Écritures concernant l’expérience missionnaire des apôtres dans l’Église primitive.
 La lecture fréquente des Saintes Écritures, illuminée par la Tradition de l’Église qui nous les a transmises et en est l’authentique interprète, est non seulement un passage obligé pour connaître le contenu même de l’Évangile, c’est-à-dire la personne de Jésus dans le contexte de l’histoire du salut, mais elle nous aide aussi à trouver de nouveaux espaces de rencontre avec lui, des modalités vraiment évangéliques, enracinées dans les dimensions fondamentales de la vie humaine: la famille, le travail, l’amitié, la pauvreté, les épreuves de la vie, etc.

5. Nous laisser évangéliser nous-mêmes et nous disposer à la conversion

Ne pensons surtout pas que la nouvelle évangélisation ne nous concerne pas personnellement! Ces jours-ci, à plusieurs reprises, des voix se sont levées parmi les évêques pour rappeler que, pour pouvoir évangéliser le monde, l’Église doit avant tout se mettre à l’écoute de la Parole. L’invitation à évangéliser se traduit en un appel à la conversion.
Nous sentons sincèrement le devoir de nous convertir avant tout nous-mêmes à la puissance du Christ, qui seul est capable de renouveler toute chose, surtout nos pauvres existences. Avec humilité, nous devons reconnaître que les pauvretés et les faiblesses des disciples de Jésus, en particulier de ses ministres, pèsent sur la crédibilité de la mission. Nous sommes, certes, conscients, nous évêques en premier lieu, de ne jamais pouvoir être à la hauteur de l’appel du Seigneur et de la garde qu’il nous a confiée de son Évangile pour l’annoncer aux nations. Nous avons conscience du devoir de reconnaître humblement notre vulnérabilité aux blessures de l’histoire et nous n’hésitons pas à reconnaître nos propres péchés. Cependant, nous sommes aussi convaincus que la force de l’Esprit du Seigneur peut renouveler son Église et la revêtir de beauté, si nous nous laissons modeler par lui. Les vies des saints en sont la preuve. C’est pourquoi en faire mémoire et les raconter est un instrument privilégié de la nouvelle évangélisation.
Si ce renouvellement était confié à nos forces, il y aurait de sérieux motifs de douter, mais la conversion, comme l’évangélisation, n’a pas dans l’Église comme premiers acteurs les pauvres hommes que nous sommes, mais bien plutôt l’Esprit même du Seigneur. C’est en cela que réside notre force ainsi que notre certitude que le mal n’aura jamais le dernier mot, ni dans l’Église ni dans l’histoire: «Que votre cœur ne se trouble pas et qu’il n’ait pas de crainte» a dit Jésus à ses disciples (Jn 14,27).
L’œuvre de la nouvelle évangélisation repose sur cette certitude sereine. Nous sommes confiants dans l’inspiration et dans la force de l’Esprit, qui nous enseignera ce que nous devons dire et ce que nous devons faire, même dans les circonstances les plus difficiles. C’est notre devoir, par conséquent, de vaincre la peur par la foi, le découragement par l’espérance, l’indifférence par l’amour.

6. Recueillir les nouvelles chances d’évangélisation dans le monde d’aujourd’hui

Ce courage serein inspire également notre regard sur le monde contemporain. Nous ne nous sentons pas intimidés par les conditions des temps que nous vivons. C’est un monde plein de contradictions et de défis, mais il reste création de Dieu, blessé certes par le mal, mais toujours aimé de Dieu, dans lequel peut germer à nouveau la semence de la Parole afin qu’elle donne un fruit neuf. 
Il n’y a pas de place pour le pessimisme dans les esprits et dans les cœurs de ceux qui savent que leur Seigneur a vaincu la mort et que son Esprit œuvre avec puissance dans l’histoire. Avec humilité, mais aussi avec détermination - celle qui vient de la certitude que la vérité vaincra à la fin - nous rejoignons ce monde et voulons y voir une invitation du Ressuscité à être témoins de son Nom. Notre Église est vivante et affronte, avec le courage de la foi et le témoignage de tant de ses fils, les défis que l’histoire nous lance.
Nous savons que, dans le monde, nous devons faire face à la bataille contre «les Principautés et les Puissances», «les esprits du mal» (Ep 6, 12). Nous ne nous cachons pas les défis des phénomènes de globalisation, ni ne les craignons. Ils doivent être pour nous une chance pour l’élargissement de la présence de l’Évangile. De même les migrations - avec le poids de souffrance qu’elles comportent et dont nous voulons sincèrement être proches par un authentique accueil des frères - sont des occasions, comme cela est déjà arrivé dans le passé, de diffusion de la foi et de communion à travers la variété des formes qu’elles prennent. La sécularisation, mais aussi la crise de l’hégémonie de la politique et de l’État, conduisent l’Église à repenser sa propre présence dans la société, mais sans renoncer à cette présence. Les nombreuses et toujours nouvelles formes de pauvreté ouvrent des espaces inédits au service de la charité : la proclamation de l’Évangile engage l’Église à être proche des pauvres et à faire sienne leur souffrance à la manière de Jésus. Même dans les formes les plus âpres de l’athéisme et de l’agnosticisme nous entendons pouvoir reconnaître, bien que sous la forme de contradictions, non un vide, mais une nostalgie, une attente qui espère une réponse adéquate. 
Face à ces interrogations que les cultures dominantes posent à la foi et à l’Église, nous renouvelons notre confiance dans le Seigneur, sûrs que même dans ces contextes l’Évangile est porteur de lumière et capable de guérir chaque faiblesse de l’homme. Ce n’est pas nous qui conduisons l’œuvre de l’évangélisation mais Dieu. Comme le Pape nous l’a rappelé : «La première parole, l’initiative vraie, l’activité vraie, vient de Dieu et c’est seulement en nous insérant dans cette initiative divine, seulement en implorant cette initiative divine, que nous pouvons nous aussi devenir – par Lui et en Lui – évangélisateurs» (Benoît XVI, Méditation de la première Congrégation générale de la XIIIème Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques, Rome le 8 octobre 2012.).

7. Évangélisation, famille et vie consacrée

Depuis la première évangélisation, la transmission de la foi dans la succession des générations a trouvé dans la famille un lieu naturel. À l'intérieur de celle-ci - avec un rôle tout spécial assumé par les femmes, sans oublier la figure et la responsabilité paternelle - les signes de la foi, la communication des premiers rudiments, l'éducation à la prière, le témoignage des fruits de l'amour ont été introduits dans l'existence des enfants et des jeunes par le soin que chaque famille réserve à la croissance de ses enfants. Dans la diversité des situations géographiques, culturelles et sociales, tous les Évêques du Synode ont confirmé ce rôle essentiel de la famille dans la transmission de la foi. On ne peut penser une nouvelle évangélisation sans ressentir une responsabilité spéciale pour l'annonce de l'Évangile aux familles et les soutenir dans leur devoir d'éducation.
Nous ne nous cachons pas le fait qu'aujourd'hui la famille, qui se constitue par le mariage d'un homme et d'une femme, faisant d’eux «une seule chair» (Mt 19, 6) ouverte à la vie, est traversée partout par des facteurs de crises, environnée de modèles de vie qui la pénalisent, négligée par les politiques de cette société dont elle est pourtant la cellule fondamentale, pas toujours respectée dans ses rythmes, ni soutenue dans ses engagements, parfois par les communautés ecclésiales elles-mêmes. C’est précisément cela qui nous pousse à dire que nous devons avoir un soin particulier pour la famille et pour sa mission dans la société et dans l'Église, en développant des parcours d'accompagnements spécifiques avant et après le mariage. Nous voulons aussi exprimer notre reconnaissance aux si nombreux époux et si nombreuses familles chrétiennes qui par leur témoignage continuent à montrer au monde une expérience de communion et de service qui est le germe d'une société plus fraternelle et plus pacifique.
Notre pensée va aussi vers les nombreuses situations familiales et de vie commune dans lesquelles n'est pas respectée cette image d'unité et d'amour pour toute la vie que le Seigneur nous a confiée. Il y a des couples qui mènent vie commune sans le lien sacramentel du mariage, les situations familiales irrégulières construites après l'échec de mariages antérieurs se multiplient : douloureux événements qui se répercutent aussi sur l'éducation des enfants à la foi. À tous ceux-là nous voulons dire que l'amour du Seigneur n'abandonne personne, que l’Église les aime aussi et reste une maison accueillante pour tous, qu’ils demeurent membres de l’Église même s’ils ne peuvent recevoir l’absolution sacramentelle et l’Eucharistie. Que les communautés catholiques soient accueillantes envers ceux qui vivent ces situations, et qu'elles favorisent des chemins de conversion et de réconciliation.
La vie familiale est le premier lieu dans lequel l'Évangile se rencontre dans le quotidien de la vie et montre sa capacité à transfigurer les conditions fondamentales de l'existence sous le signe de l'amour. Il n'est pas de moindre importance pour le témoignage de l'Église de montrer comment cette vie temporelle s'accomplit au-delà de l'histoire des hommes et rejoint la communion éternelle avec Dieu. Jésus ne se présente pas simplement à la Samaritaine comme celui qui donne la vie, mais comme celui qui donne la «vie éternelle» (Jn 4,14). Le don de Dieu, que la foi rend présent, n'est pas simplement la promesse de conditions meilleures dans ce monde, mais l'annonce que le sens ultime de notre vie est au-delà de ce monde, dans cette communion pleine avec Dieu que nous attendons à la fin des temps.
De cet horizon supraterrestre du sens de l'existence humaine, ceux qui ont été appelés à la vie consacrée par le Seigneur sont particulièrement témoins dans l’Église et dans le monde. Cette vie, justement parce que totalement consacrée à lui, dans l'exercice de la pauvreté, de la chasteté et de l'obéissance, est le signe d'un monde à venir qui relativise tout bien de ce monde. Que de l'Assemblée du Synode des Évêques parvienne à ces frères et sœurs notre reconnaissance pour leur fidélité à l'appel du Seigneur et pour la part qu'ils ont prise et prennent à la mission de l’Église, que leur parvienne aussi l'exhortation à l'espérance dans des situations difficiles pour eux aussi, en ces temps de changements; et enfin l'invitation à persévérer en tant que témoins et promoteurs de la nouvelle évangélisation dans les divers milieux de vie en lesquels le charisme de chacun de leurs instituts les a placés. 



8. La communauté ecclésiale et les nombreux ouvriers de l’évangélisation

L’œuvre d'évangélisation n'est pas le devoir de quelques-uns dans l’Église, mais elle est l’œuvre des communautés ecclésiales en tant que telles, dans lesquelles s’ouvre l’accès à la plénitude des moyens de la rencontre avec Jésus: la Parole, les sacrements, la communion fraternelle, le service de la charité, la mission.
Dans cette perspective ressort avant tout le rôle de la paroisse, comme présence de l’Église sur le territoire où vivent les hommes, «fontaine du village» comme aimait l'appeler Jean XXIII, à laquelle tous peuvent s'abreuver et trouver la fraîcheur de l’Évangile. Son rôle reste irremplaçable, même si les changements des conditions peuvent en exiger l’articulation en plus petites communautés ou l’ouverture à des liens de collaboration dans un contexte plus ample. Nous sentons surtout le devoir d'exhorter nos paroisses à joindre à la charge pastorale traditionnelle du peuple de Dieu les nouvelles formes de missions réclamées par la nouvelle évangélisation. Elles doivent aussi être perméables aux différentes et importantes formes d’expressions de la piété populaire.
Dans la paroisse, le ministère du prêtre continu à être décisif, père et pasteur de son peuple. À tous les prêtres, les Évêques de cette Assemblée synodale expriment reconnaissance et proximité fraternelle pour leur difficile travail et les invitent à avoir des relations toujours plus étroites au sein du presbyterium diocésain, à une vie spirituelle toujours plus intense, à une formation permanente qui les rende aptes à affronter les changements.
À côté des prêtres, nous soulignons aussi la présence des diacres, ainsi que l'action pastorale des catéchistes et de tant de figures de ministres ainsi que d'animateurs dans le champ de l'annonce et de la catéchèse, de la vie liturgique, du service caritatif, ainsi que les diverses formes de participation et de coresponsabilité de la part des fidèles, hommes et femmes– femmes pour le dévouement desquelles dans les multiples services de nos communautés nous ne serons jamais assez reconnaissants. À toutes ces personnes également nous demandons de mettre leur présence et leur engagement dans l’Église au service de la nouvelle évangélisation, en se souciant de leur propre formation humaine et chrétienne, de la connaissance de la foi et de la sensibilité aux phénomènes culturels d’aujourd’hui.
Pour ce qui est des laïcs, un message particulier va aux diverses formes d'associations anciennes ou nouvelles, aux mouvements ecclésiaux et aux nouvelles communautés, pour qu’ils manifestent la richesse des dons que l'Esprit fait à l’Église. Nous exprimons aussi notre reconnaissance à ces formes de vie et d'engagement dans l’Église, en les exhortant à la fidélité à leur charisme propre et à la communion ecclésiale sincère, spécialement dans le contexte concret des Églises particulières.
Témoigner de l’Évangile n'est le privilège de personne. Ainsi reconnaissons-nous avec joie la présence de tant d'hommes et de femmes qui par leur vie se font signe de l’Évangile au milieu du monde. Nous sommes aussi reconnaissants envers tant de frères et de sœurs chrétiens avec lesquels l'unité n'est malheureusement pas encore parfaite, mais qui sont eux aussi marqués par le Baptême du Seigneur et en sont les annonciateurs. Ces jours-ci, ce fut pour nous une expérience émouvante d'écouter les voix de tant de vénérables responsables d’Églises et de communautés ecclésiales qui nous ont témoigné de leur soif du Christ et de leur dévouement à l'annonce de l'Évangile; eux aussi sont convaincus que le monde a besoin d'une nouvelle évangélisation. Nous rendons grâce au Seigneur pour cette communion dans l'exigence de la mission.

9. Pour que les jeunes puissent rencontrer le Christ

Les jeunes nous tiennent à cœur de manière toute particulière, parce que, tout en étant une part importante du présent de l’humanité et de l’Église, ils en sont aussi l’avenir. Également en ce qui les concerne, le regard des évêques est tout sauf pessimiste. Il est certes préoccupé, mais non pas pessimiste. Préoccupé parce que les pressions les plus agressives de notre temps convergent principalement vers eux; mais non pas pessimiste. Avant tout parce que – nous y insistons – l'amour du Christ est ce qui façonne l'Histoire en profondeur. Mais aussi parce que nous voyons chez nos jeunes une profonde aspiration à l'authenticité, à la vérité, à la liberté et à la générosité, aspiration pour laquelle seul le Christ est en mesure d'être une réponse satisfaisante, nous en sommes convaincus.
Nous voulons les soutenir dans leur recherche, et nous encourageons nos communautés à entrer sans réserve dans une attitude d'écoute, de dialogue et de proposition courageuse concernant la condition difficile des jeunes. Ceci afin de ne jamais décourager, mais de préserver la puissance de leur enthousiasme. Afin aussi de soutenir en leur faveur le juste combat contre les lieux communs et les spéculations intéressées des puissances du monde qui veulent capter l’énergie des jeunes et utiliser leurs élans pour leur propre avantage, en les privant de la mémoire reconnaissante du passé et de tout projet sérieux dans le futur. 
Tout en demandant beaucoup d'attention, cette nouvelle évangélisation dans le monde des jeunes est particulièrement prometteuse, comme le montrent de nombreuses expériences, certaines plus visibles, comme les Journées mondiales de la jeunesse, certaines plus cachées sans être pour autant moins passionnantes, comme les différentes expériences de vie spirituelle, de service et de mission. Nous reconnaissons donc aux jeunes une part active dans l’œuvre d’évangélisation, en particulier envers la jeunesse elle-même.



10. L’Évangile en dialogue avec la culture, avec l’expérience humaine et avec les religions

La nouvelle évangélisation est centrée sur le Christ et sur l'attention à la personne humaine, en vue de permettre une rencontre réelle avec lui. Mais ses horizons sont aussi larges que le monde et ne se restreignent à aucune expérience humaine particulière. Cela veut dire que la nouvelle évangélisation veille avec un soin particulier au dialogue avec les cultures, dans la ferme confiance qu’elle trouvera en chacune d'elles les «semences du Verbe» dont parlaient les Pères. En particulier, la nouvelle évangélisation a besoin d'envisager un rapport renouvelé entre la foi et la raison, dans la conviction que la foi a assez de ressources pour accueillir tous les fruits d'une raison saine, éclairée et ouverte à la transcendance, et qu'elle possède le pouvoir de porter remède aux limites et aux contradictions dans lesquelles la raison peut tomber. La foi ne se voile pas davantage la face en présence des interrogations douloureuses que pose la présence du mal dans le monde et l’histoire mais elle puise dans la Pâque du Christ la lumière de l’espérance.
La rencontre de la foi et de la raison alimente aussi l’engagement de la communauté chrétienne dans le vaste champ de l’éducation et de la culture. Un rôle spécial est joué par les institutions de formation et de recherche: écoles et universités. Partout où se développent les connaissances de l’homme et se propose une action éducative, l’Église se réjouit d’apporter sa propre expérience et sa contribution pour une formation de la personne dans son intégralité. À cet égard une sollicitude particulière va aux écoles et universités catholiques, dans lesquelles l’ouverture à la transcendance, propre à chaque itinéraire culturel et éducatif sincère doit être complétée par des chemins de rencontre avec l’événement de Jésus-Christ et de son Église. La gratitude des évêques rejoint ceux qui en ont la charge dans des conditions parfois difficiles.
L’évangélisation exige qu’on prête une attention particulière au monde des communications sociales, routes sur lesquelles, en particulier dans les nouveaux medias, s’entrecroisent tant de vies, tant d’interrogations et tant d’attentes. C’est un lieu où se forment souvent les consciences et où se rythment les temps et les contenus de la vie vécue. C’est une chance nouvelle pour rejoindre le cœur de l’homme.
Un domaine particulier de la rencontre entre foi et raison se situe dans le dialogue avec le savoir scientifique. Ce dernier n’est pas, en soi, éloigné de la foi dès lors qu’il manifeste le fondement spirituel que Dieu a déposé dans ses créatures et qui permet de discerner les structures rationnelles qui sont à la base de la création. Quand les sciences et les techniques ne prétendent pas enfermer la conception de l'homme et du monde dans un matérialisme aride, elles deviennent un allié précieux pour développer l'humanisation de la vie. Par conséquent notre gratitude se porte également vers tous ceux qui sont engagés sur le front délicat de la connaissance.
Nous voulons élargir l’expression de notre reconnaissance aux hommes et aux femmes engagés dans une autre manifestation du génie humain, celle de l'art en ses diverses expressions, des plus anciennes aux plus récentes. En tant qu'elles visent à donner forme à la tension de l'homme vers la beauté, nous reconnaissons dans leurs œuvres un mode très significatif d'expression de la spiritualité. Nous sommes reconnaissants aux artistes quand, par leurs créations de beauté ils nous aident à manifester la beauté du visage de Dieu et de celui de ses créatures. Le chemin de la beauté est une voie particulièrement efficace pour la nouvelle évangélisation.
Ce ne sont pas seulement les chefs-d’œuvre de l'art mais l’ingéniosité créative de l'homme qui attirent notre attention en tant que terrain favorable où celui-ci se fait coopérateur de la création divine grâce à son travail. Au monde de l’économie et du travail nous voulons rappeler quelques exigences émanant de la lumière de l’Évangile: préserver le travail des conditions qui, souvent, en font un fardeau insupportable et lui enlèvent toute assurance pour l’avenir, en raison des menaces de chômage frappant surtout les jeunes; mettre la personne humaine au centre du développement économique, penser ce développement lui-même comme une occasion de croissance du genre humain dans la justice et l’unité. L’homme est aussi appelé à travers son travail, par lequel il transforme le monde, et par sa responsabilité envers les générations futures, à préserver le visage que Dieu a voulu donner à sa création. 
L’Évangile éclaire aussi le sens de la souffrance lié à la maladie. Les chrétiens doivent faire ressentir ici la présence de l’Église auprès des malades et sa reconnaissance envers tous ceux qui s’engagent avec professionnalisme et humanité dans les soins à leur donner.
Un domaine où la lumière de l’Évangile peut et doit jaillir pour éclairer les pas de l’humanité est celui de la politique. Il lui est demandé un engagement désintéressé et transparent pour le bien commun, dans le respect de la pleine dignité de la personne humaine, de sa conception jusqu’à sa fin naturelle, de la famille fondée sur le mariage entre un homme et une femme, de la liberté d’éducation; dans la promotion de la liberté religieuse; dans la lutte contre les injustices, les inégalités, les discriminations, les violences, le racisme, la faim et la guerre. Un témoignage clair est demandé aux chrétiens qui, dans l’exercice de la politique, vivent le précepte de la charité.
Le dialogue de l’Église enfin a un interlocuteur naturel dans les adeptes des religions. L'évangélisation se fait par conviction de la vérité du Christ, et non contre quelqu'un. L’Évangile de Jésus est paix et joie, et ses disciples sont heureux de reconnaître ce que l'esprit religieux de l’homme a su discerner de bon et de vrai dans le monde créé par Dieu, et a exprimé en donnant forme aux diverses religions. Le dialogue entre les croyants des diverses religions veut être une contribution à la paix, il refuse tout fondamentalisme et dénonce toute violence visant les croyants, en grave violation des droits humains. Les Églises du monde entier sont proches dans la prière et la fraternité de ces frères souffrants et demandent à ceux qui ont en leurs mains le sort des peuples de sauvegarder les droits de tous à la liberté de choisir et de professer de leur foi et d’en témoigner.



11. La mémoire du Concile Vatican II durant l’année de la foi et la référence au Catéchisme de l’Église Catholique

Sur le chemin ouvert par la nouvelle évangélisation nous pourrions aussi nous sentir parfois comme en un désert, au milieu des dangers et sans aucun repère. Le Saint-Père Benoît XVI, lors de l'homélie de la messe d'ouverture de l'Année de la Foi, a parlé d'une «désertification spirituelle» qui a progressé ces dernières décennies, mais il nous a aussi encouragés en affirmant que «c'est justement à partir de l'expérience de ce désert, de ce vide, que nous pouvons découvrir à nouveau la joie de croire et son importance vitale pour nous chrétiens. Dans le désert, on redécouvre la valeur de ce qui est essentiel pour vivre» (Benoît XVI, Homélie de la célébration eucharistique pour l'ouverture de l'Année de la Foi, Rome 11 octobre 2012.). Dans le désert, comme la femme samaritaine, on part à la recherche de l’eau, d’un puits auquel s’approvisionner: bienheureux celui qui y rencontre le Christ!
Nous remercions le Saint-Père pour le don de l'Année de la Foi, précieuse introduction au parcours de la nouvelle évangélisation. Nous le remercions également d'avoir relié cette Année de la Foi à l'heureux anniversaire des cinquante ans de l'ouverture du Concile Vatican II, dont l'enseignement fondamental pour notre temps resplendit dans le Catéchisme de l’Église Catholique, reproposé 20 ans après sa publication comme référence sûre de la foi. Ce sont des anniversaires importants qui nous permettent de réaffirmer notre ferme adhésion à l'enseignement du Concile Vatican II et notre engagement à continuer sa pleine mise en œuvre.



12. Contemplation du mystère et proximité avec les pauvres

Dans cette perspective nous voulons indiquer à tous les fidèles deux expressions de la vie de foi qui nous semblent d'une particulière pertinence pour en témoigner dans la nouvelle évangélisation. 
Le premier est constitué du don et de l'expérience de la contemplation. C'est seulement avec un regard d’adoration sur le mystère de Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, c’est seulement de la profondeur du silence semblable au sein qui accueille l'unique Parole qui sauve, que peut jaillir un témoignage crédible pour le monde. Seul ce silence priant peut empêcher que le message du salut se perde dans les nombreux bruits du monde.
Un message de gratitude vient à nouveau sur nos lèvres pour tous ceux qui, hommes et femmes, consacrent leur vie à la prière et à la contemplation dans les monastères et les ermitages. Mais nous avons besoin que des temps de contemplation s’insèrent dans la vie ordinaire des gens: des lieux spirituels, mais aussi géographiques, qui rappellent le souvenir de Dieu, des sanctuaires intérieurs mais également des temples de pierre qui soient des croisements obligés pour ce flux d’expériences qui, sinon, risque de nous emporter. Des espaces dans lesquels tous puissent se sentir accueillis, même ceux qui ne savent pas encore bien ce qu’ils cherchent et qui ils cherchent. 
L’autre symbole d’authenticité de la nouvelle évangélisation a le visage du pauvre. Se mettre à côté de celui qui est blessé par la vie n’est pas seulement un exercice de sociabilité, mais est avant tout un fait spirituel. Car dans le visage du pauvre resplendit le visage même du Christ: «Tout ce que vous avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait» (Mt 25,40). 
Une place privilégiée est reconnue aux pauvres dans nos communautés, une place qui n’exclut personne, mais veut être un reflet de la façon dont Jésus s’est lié à eux. Leur présence dans nos communautés est mystérieusement puissante: elle change les personnes plus qu’un discours, elle enseigne la fidélité, elle fait comprendre la fragilité de la vie, elle appelle à la prière, et, pour tout dire, conduit au Christ. 
Le geste de la charité exige d’être accompagné de l’effort pour la justice. C’est un appel qui s’adresse à tous, pauvres et riches; d’où la nécessaire insertion de la doctrine sociale de l’Église dans les parcours de la nouvelle évangélisation et le souci de la formation des chrétiens qui travaillent à l’harmonie des rapports humains dans la vie sociale et politique.

13. Un message aux Églises des diverses régions du monde

Le regard des évêques réunis en assemblée synodale embrasse toutes les communautés ecclésiales répandues à travers le monde, un regard qui se veut unitaire, parce que l’appel à rencontrer Jésus est unique, mais aussi un regard qui n’oublie pas la diversité. 
Une considération toute particulière, pleine d’affection fraternelle et de gratitude, est réservée par les évêques réunis en synode à vous chrétiens des Églises orientales catholiques, celles qui sont héritières de la première diffusion de l’Évangile, expérience gardée avec amour et fidélité, et celles qui sont présentes dans l’Est de l’Europe. Aujourd’hui l’Évangile se propose de nouveau parmi vous comme nouvelle évangélisation par le biais de la vie liturgique, la catéchèse, la prière familiale quotidienne, le jeûne, la solidarité entre les familles, la participation des laïcs à la vie des communautés et au dialogue avec la société. Souvent exposées à l’épreuve et à la tribulation, vos Églises sont appelées à témoigner de la participation à la Croix du Christ. Certains fidèles sont contraints à l’émigration. Tout en maintenant vive l’appartenance à leur communauté d’origine, ils peuvent donner leur propre contribution à la charge pastorale et à l’œuvre d’évangélisation dans les pays qui les ont accueillis. Que le Seigneur continue à bénir votre fidélité, et que se dégagent dans votre futur des horizons de confession sereine et de pratique de la foi dans un climat de paix et de liberté religieuse. 
Nous vous regardons vous les chrétiens, hommes et femmes, qui vivez dans les pays d’Afrique, nous vous exprimons avant tout notre gratitude pour le témoignage que vous rendez à l’Évangile, souvent dans des situations de vie humainement difficiles. Nous vous exhortons à redonner élan à l’évangélisation reçue en des temps encore récents, à vous construire comme Église «famille-de-Dieu», à renforcer l’identité de la famille, à soutenir l’engagement des prêtres et des catéchistes, spécialement dans les petites communautés chrétiennes. À quoi s’ajoute l’impérieuse nécessité de développer la rencontre de l’Évangile avec les anciennes et nouvelles cultures. Une attente et un appel vigoureux s’adresse aussi au monde de la politique et aux gouvernants des différents pays d’Afrique, pour que, grâce à la collaboration de tous les hommes de bonne volonté, soient promus les droits humains fondamentaux et que le continent soit libéré de la violence et des conflits qui le tourmentent encore.
Les évêques de l’Assemblée synodale invitent les chrétiens de l’Amérique du Nord à accueillir avec joie l’appel à la nouvelle évangélisation, en même temps qu’ils regardent avec reconnaissance comment, dans leur histoire encore récente, vos communautés chrétiennes ont donné des fruits généreux de foi, de charité et de mission. Il importe maintenant de reconnaître que beaucoup d’expressions de la culture ambiante des pays de votre continent sont aujourd’hui loin de l’Évangile. S’impose donc une invitation à la conversion, de laquelle naît un engagement qui ne vous place pas en dehors de vos cultures mais en leur sein même, afin d’offrir à tous la lumière de la foi et la force de la vie. Au moment où vous accueillez dans vos terres généreuses de nouvelles populations d’immigrants et de réfugiés, soyez disposés aussi à ouvrir les portes de vos maisons à la foi. Dans la fidélité aux engagements pris lors de l’Assemblée synodale pour l’Amérique, soyez solidaires de l’Amérique Latine dans l’évangélisation permanente du continent commun.
Dans un même sentiment de reconnaissance l’Assemblée du Synode se tourne vers les Églises de l’Amérique Latine et des Caraïbes. Il est particulièrement frappant de voir comment au fil des siècles se sont développées dans vos pays des formes de piété populaire, encore enracinées dans les cœurs de beaucoup, de service de la charité et de dialogue avec la culture. Aujourd’hui, face aux nombreux défis du présent, avant tout la pauvreté et la violence, l’Église en Amérique Latine et dans les Caraïbes est invitée à vivre dans un état permanent de mission en annonçant l’Évangile avec espérance et avec joie, en formant des communautés de vrais disciples missionnaires de Jésus-Christ, en montrant dans l’engagement de ses fils comment l’Évangile peut être source d’une nouvelle société juste et fraternelle. Le pluralisme religieux aussi interpelle vos Églises et exige une annonce renouvelée de l’Évangile.
À vous aussi chrétiens d’Asie, nous voulons offrir un message d’encouragement et d’exhortation. Vous êtes une petite minorité dans le continent qui recueille en lui pratiquement les deux tiers de la population mondiale. Votre présence est une semence féconde, confiée à la puissance de l’Esprit Saint, semence qui grandit dans le dialogue avec les différentes cultures, avec les antiques religions, avec les pauvres innombrables. Même si elle est souvent marginalisée dans la société, et même persécutée en certains endroits, l’Église d’Asie, avec sa foi ferme, est une présence précieuse de l’Évangile du Christ qui annonce justice, vie et harmonie. Chrétiens d’Asie, puissiez-vous ressentir la fraternelle proximité des chrétiens des autres pays du monde, lesquels ne peuvent oublier que Jésus est né, a vécu, est mort et ressuscité sur ce continent, en Terre Sainte!
Un message de reconnaissance et d’espérance des évêques s’adresse aux Églises du continent européen, aujourd’hui marqué en partie par une forte sécularisation, parfois agressive, et pour une part encore blessé par les longues décennies de pouvoir des idéologies ennemies de Dieu et de l’homme. La reconnaissance va vers le passé mais aussi vers le présent, dans lesquels l’Évangile a créé en Europe des prises de conscience et des expériences de foi bien caractérisées et décisives pour l’évangélisation du monde entier, débordant souvent de sainteté: richesse de la pensée théologique, variété des expressions charismatiques, formes multiples du service de la charité envers les pauvres, profondes expériences contemplatives, création d’une culture humaniste qui a contribué à donner un visage à la dignité de la personne et à la construction du bien commun. Que les difficultés du présent ne vous abattent pas, chers chrétiens d’Europe: qu’elles soient plutôt perçues comme un défi à dépasser et une occasion pour une annonce plus joyeuse et plus vivante du Christ et de son Évangile de vie.
Les évêques de l’Assemblée synodale saluent enfin les peuples de l’Océanie, qui vivent sous la protection de la Croix du Sud, et ils les remercient pour leur témoignage de l’Évangile de Jésus. Notre prière pour vous est que, comme la femme samaritaine auprès du puits, vous ressentiez vive vous aussi la soif d’une vie nouvelle et que vous puissiez entendre la parole de Jésus qui dit: «Si tu savais le don de Dieu!» (Jn 4,1-10). Recevez l’appel à vous engager encore à prêcher l’Évangile et à faire connaître Jésus dans le monde d’aujourd’hui. Nous vous exhortons à le rencontrer dans votre vie quotidienne, à l’écouter lui et à découvrir, par le moyen de la prière et de la méditation, la grâce de pouvoir dire: «nous savons que celui-ci est vraiment le sauveur du monde» (Jn 4,42).


14. L’étoile de Marie illumine le désert

Arrivé à la fin de cette belle expérience de communion entre des évêques du monde entier et de la collaboration au ministère du successeur de Pierre, nous entendons résonner pour nous, dans toute son actualité, le commandement de Jésus à ses apôtres: «Allez et faites des disciples de toutes les nations […] Et voici que je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde» (Mt 28, 19-20). La mission de l’Église ne concerne pas seulement une extension géographique, mais cherche à rejoindre les replis les plus cachés du cœur de nos contemporains, pour les porter à la rencontre avec Jésus, le Vivant qui se rend présent dans nos communautés.
Cette présence emplit de joie notre cœur. Pleins de reconnaissance pour les dons reçus de lui en ces jours, nous faisons monter un chant de louange: «Mon âme exalte le Seigneur […] Le Puissant fit pour moi des merveilles» (Lc 1,46.49). Les paroles de Marie sont aussi les nôtres: le Seigneur a vraiment fait des merveilles au long des siècles pour son Église dans les diverses parties du monde et nous le magnifions, certains qu’il ne manquera pas de prendre en charge notre pauvreté pour y déployer, aujourd’hui encore, la puissance de son bras et nous soutenir sur le chemin de la nouvelle évangélisation. 
La figure de Marie nous oriente sur le chemin. Celui-ci peut nous sembler, comme nous a dit Benoît XVI, un itinéraire à travers le désert, et nous savons qu’il faut le parcourir en emportant avec nous l’essentiel: le don de l’Esprit, la compagnie de Jésus, la vérité de sa parole, le pain eucharistique qui nous nourrit, la fraternité de la communion ecclésiale, l’élan de la charité. C’est l’eau du puits qui fait fleurir le désert. Et, comme dans la nuit du désert les étoiles se font plus brillantes, ainsi dans le ciel de notre chemin resplendit avec force la lumière de Marie, l’Étoile de la nouvelle évangélisation à qui nous nous remettons avec confiance.

 

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27 octobre 2012 6 27 /10 /octobre /2012 06:16
Chers paroissiens
 
 changement d'horaire de ce WE  pour fêter
 
Le Christ Roi
nous gagnons une heure de sommeil !
Notez les horaires des messes de la
 
Toussaint 
9h et 10h30
 
et du
2 novembre :
Tous les fidèles défunts
12h30 et 19h
Il n'y aura pas de messe les mercredis
durant les vacances scolaires.
Nous vous assurons de nos prières durant ces vacances.
  
Mgr Ellul présidera la messe du 4 novembre, fête de St Charles à 10h30.
In Christo
l'équipe sacerdotale
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28 septembre 2012 5 28 /09 /septembre /2012 11:35

Chers paroissiens,

La rentrée est maintenant effectuée.

Nous pouvons vous proposer la date du

dimanche 14 octobre

pour un pique-nique paroissial.

 

Ce sera l'occasion d'accueillir les nouveaux arrivés sur la paroisse.
Après la grand-messe de 10h30

nous nous retrouverons à la salle Saint Jean Eudes

16,rue Saint Adrien (à coté de l'église du Sacré-Coeur) pour un repas tiré du sac.

Mgr Ellul nous rejoindra directement pour le repas

car il prêche à toutes les messes au Sacré-Coeur

puis il se rendra la cathédrale de Marseille

pour participer à la messe de rentrée diocésaine à 16h.

Merci de venir nombreux.
Soyez assuré de nos prières.

L'équipe sacerdotale

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